2007-10-31

La revue de presse sort de sa réserve

J'ai écrit le premier jet de ce billet le 24, mais je ne l'ai pas publié. Pourquoi? Parce que j'essaie de ne casser personne dans ma revue de presse. J'y encense parfois ce qui me ravit, mais j'essaie de ne pas lapider ce qui me déplaît, le goût étant relatif après tout. Tout au plus, je me limite parfois à dire que le niveau a un peu baissé. Mais là, comment donner cette nouvelle sans déverser des tombereaux de négativité? À chaud, ce me fut impossible. À froid, ça va pas être évident-évident. On va essayer.

Interweave Knits hiver 2007 ou "chassé, le naturel! pourvu qu'il revienne au galop!"
La nouvelle en question, c'est: Interweave Knits a publié l'avant-première de son numéro d'hiver 2007... et il est tout bonnement hideux.
Ce ne sont pas tant les modèles proposés qui sont en cause... Quoique... Personnellement, à part un ou deux, je les trouve plutôt laids et vieillots, y compris, hélas, ceux proposés par des créatrices qui me ravissent d'habitude (KG, EJ ou VA). Mais comment juger ces pulls? Je leur accorderai le bénéfice du doute, car ils sont tellement desservis par tout le reste: le choix des coloris, le choix des mannequins, le stylisme, la direction artistique, la photographie façon catalogue Quelle ou Vert Baudet. Tout y est figé, artificiel, mal assorti, ringard. Plus rien à voir avec le style IWK d'antan, qui jouait sur le naturel. Je pourrais m'y apesantir pendant des heures. À quoi bon? Une poignée d'images vaut mieux que mille paroles (la photographie est particulièrement ratée, que ce soit au niveau des poses ou des perspectives).
Pourtant, on sent les bonnes intentions derrière ce ratage. Il y a une volonté de montrer les pulls "sous toutes leurs coutures", dans leurs moindres détails. Et puis j'applaudis à l'effort louable de montrer plusieurs pulls sur une fille à forte poitrine (même si le résultat n'est pas des plus heureux, ladite poitrine semblant très peu naturelle et à géométrie variable). Mais fallait-il que ça se fasse au détriment du naturel et du charme?
L'IWK d'automne et le spécial fêtes de fin d'année se sont épuisés à une vitesse record (au point que beaucoup d'abonnés européens se sont fait sucrer leur exemplaire --pas très réglo de la part d'IWK, soit dit en passant). En sera-t-il de même pour ce numéro d'hiver?

Pour finir sur une note plus positive
Au risque de me répéter (puisque je l'avais signalé dans une mise à jour de ma dernière revue de presse), le dernier Ulla est impressionnant: 39 modèles! C'est comme si Knitty en publiait 3.000 d'un coup (démographiquement parlant). Et il y a des trucs très intéressants. Et tout est gratuit (et en finnois, mais personne n'est parfait!).
Et puis, Bergère de France s'est lâché dans son catalogue chaussettes: il y a même des chaussettes à 5 orteils dissociés.

À paraître le 1er novembre
Normalement, le premier novembre devrait voir la parution du The Anticraft d'automne, du prochain Magknits et des surprises de Knitty (une "pré-surprise" étant déjà sortie pour faire patienter les lectrices entre la parution du número et celle des surprises).

2007-10-22

Merci pour les commentaires

Merci à toutes pour vos commentaires sur mes derniers billets. Ça me fait plaisir de voir que vous ne m'avez pas oubliée malgré ma longue absence. J'essaierai de vous répondre personnellement, mais je mettrai un certain temps car je suis affligée d'une phobie épistolaire héréditaire (aussi bien pour le courrier papier que dématérialisé). Alors, en attendant, je vous réponds ici collectivement.

Pour ce qui est de la prochaine destination de la blogtrotteuse, vous gelez, les filles. Et c'est le cas de le dire: Lithuanie, Finlande, Suède, gla-gla! Non, vous n'y êtes pas du tout. Ce sera beaucoup plus au sud. En fait, il s'agit d'une destination tellement inattendue que je pense que personne ne devinera sans un indice supplémentaire: sous les Tropiques exactement (ou plus exactement encore, il s'agit d'un pays qui est traversé par l'un des deux tropiques).

Quant à Fashion et contrefashion, bientôt la suite de cette rubrique où j'ai l'intention d'aborder les phénomènes de mode, air du temps, inspiration, copie, etc. par l'exemple (il y aura même des exercices... et des interros-surprise, non là je plaisante). En tout cas, merci à Christelle, Laurence et La Sof de leurs contributions au jeu du "Cherchez le Pringle". J'ai décidé d'arrêter de mettre à jour à 15 copies (plus ou moins) conformes, car je suis sûre qu'il y en aurait d'autres. Et sans prendre en compte les vagues airs de famille (récemment je suis tombée sur un cardigan de la marque American Retro très différent, mais qui avait un quelque-chose de Pringlesque déconstruit, avec des torsades similaires mais pas du tout au même endroit).

Cathy82, je réponds ici à ta question au sujet de la fabrication maison d'aiguilles circulaires en espérant que tu liras ce billet. Pour la jonction fil/aiguille, j'ai lu: ruban teflon (j'ai testé: ça ne marche pas du tout) ou vernis à ongle. Depuis 2005, d'autres tutoriels ont été publié notamment celui-ci chez Knitter's review avec beaucoup de photos (mais si plumber's tape, c'est du teflon, laisse tomber!).

Je vous rappelle que Blogspot ne me transmet pas votre email. Alors, si vous voulez une réponse à une question précise, et qui plus en laissant un commentaire sur un billet qui remonte à la préhistoire, comme Cathy82, laissez une adresse courriel dans le commentaire SVP. Pas la peine de vous créer une identité Blogger: de toute façon, je n'aurai pas accès à votre adresse courriel. Pour signer votre commentaire, choisissez de préférence l'option AUTRE qui vous permet de laisser votre nom et l'URL de votre blog ou site. Vivement que je déménage le blog!

2007-10-13

La blogtrotteuse en vadrouille... aux Pays-Bas

Et puisque je parlais de Saartje, ce sera ma transition pour inaugurer une nouvelle rubrique, Blogtrotteuse en vadrouille, en la consacrant aux Pays-Bas. C'est Niqui qui m'avait surnommée la blogtrotteuse du temps où nous nous échangions des liens de blogs étrangers (si vous ne le saviez pas encore, son Rond des sorcières a changé de formule et déménagé ici) et ça me plaît assez.

Nous allons donc faire un tour sur les blogs des Pays-Bas, mais pas seulement. Chaque étape sera l'occasion de survoler le panorama tricotique du pays en question: artistes contemporaines sur support textile, créatrices tricot, traditions, etc.

Cafés-tricot et tricoblogs

Est-ce à cause des origines néerlandaises de Debbie Stoller? Les cafés-tricot Stitch and Bitch (je suis permis d'emprunter leur logo pour illustrer ce billet) sont foison aux Pays Bas (voir la longue liste sur le site). Ils organisent d'ailleurs une journée Stitch and Bitch en novembre avec des invitées de marque (l'année dernière Alice Starmore!). Cette année, ça se tiendra le 3 novembre et si ça vous dit, vous trouverez tous les détails sur le site Stitch and Bitch Dag.

Mon blog néerlandais préféré, c'est sans doute celui de Saartje (Saartje knits [en]), dont je suivais la trajectoire déjà avant qu'elle n'ait un blog. Je le visite souvent pour y puiser de l'inspiration car elle a un goût impeccable.

Mais le premier blog hollandais que j'ai lu, c'est Knitting ajour [en], qui tricote beaucoup pour les bébés, tout comme sa copine Stom op Zolder [nl] (qui nous fournit en prime le patron des célèbres seins tricotés en anglais et en néerlandais).

Et puis, au salon l'Aiguille en fête, j'ai fait la connaissance de Carla et de ses collègues du Stitch and Bitch Utrecht, tous très sympathiques. Non seulement Carla tient un blog bilingue, Life 'n Knitting [nl] [en], mais elle s'occupe du site Stitch and Bitch NL et de plusieurs groupes Yahoo, dont celui consacré au tricot en japonais. Elle donne aussi des cours sur sa marotte, le twined knitting. Quelle énergie!

J'aimais beaucoup aussi le blog de Bert ajour [nl] [en], une autre passionnée de twined knitting, mais il a disparu, on dirait.

Un autre blog qui vaut le détour, c'est celui de Berthi Smith-Sanders [nl]. Elle tricote peu, brode bien plus, mais surtout elle fait état sur son blog d'une foule d'informations sur les textiles traditionnels du monde entier ou les expositions d'art textile contemporain. Ça a l'air passionnant et je regrette souvent de ne pas lire le néerlandais quand je le visite.

Il y a bien d'autres tricoblogueuses néerlandaises: le carnet bleu [nl] (qui vit à Paris), Lies on Knitting [en], Liza au lait [nl], Loisirs et plaisirs [en], Kantsteek en Co [nl], etc. À vous de les découvrir au fil des liens.

Artistes contemporaines sur support textile tricoté ou crocheté

Dans ce domaine, je dois dire que les Pays-Bas sont particulièrement bien pourvus.

C'est par hasard (bizarrement la tricoblogosphère n'en parle pas) que j'ai découvert l'oeuvre de Chrystl Rijkeboer. Dès 1998, elle feutre des cheveux humains pour façonner d'étranges figurines et en 2004 elle commence à crocheter et à tricoter des deuxièmes peaux (cf. celles d'Anna Maltz ou Freddie Robbins) toujours avec des cheveux, puis elle passe aux cagoules, aux burkas et aux cagoules-masques (inspirées directement des célèbres skimasks du MacCalls Needlework and Crafts de 1965). Ses oeuvres ne me laissent pas insensible car j'avoue être fascinée par le revirement de regard que les cheveux engendrent (de l'admiration au dégoût selon qu'ils soient vivants ou morts), sans compter tous les symboles qu'ils véhiculent. Coïncidence, je suis tombée récemment sur une autre artiste qui tricote des cheveux, Emily Bates, dans le livre "Knitwear in Fashion".

J'avais déjà parlé de Felieke van der Lest et de sa conception surréaliste de la bijouterie, où se mêlent matières précieuses, animaux en plastique et textiles crochetés.

Quant à Christien Meindertma, avec son projet Flocks (je vous conseille d'aller à "archive" où se trouvent les répétitions d'un même pull, plus ou moins court, car tricoté à chaque fois avec la laine d'un seul agneau, le tapis à torsades géantes ou le pouf tricoté en super gros fil feutré), elle se situe plutôt à la charnière entre mode, design et art conceptuel.

Marita Kratz utilise le crochet dans ses performances qui jouent sur l'effeuillage-détricotage (un classique).

Erna van Sambeek tricote des journaux pour en faire des
bodywarmers for the poor (cliquer sur "trash and treasure") et plante des tulipes en suivant des motifs de kilims turcs.

Anne Reijse, elle, expose des objets de la vie quotidienne reproduits en tricot, tandis que Robert Witt mixe le cliquetis des aiguilles des vielles dames qui les ont tricotés (la pochette du double-CD est d'ailleurs un bout de pull recyclé).

Land art ou graffiti ruraux? Peu importe les tricoteuses de Knitted Landscape ont l'air de bien s'amuser.

En recherchant les liens pour ce billet je suis tombée sur les tricots d'Ineke Kaagman. Le premier avait circulé sur le net avec la légende "Si les hommes tricotaient...", vanne d'un goût douteux. J'ignorais qu'il était l'oeuvre d'une artiste contemporaine. Je trouve ça toujours aussi hideux, cela dit.

Mais il y en a bien d'autres. Si le sujet vous intéresse, le site de l'expo Art in Handicrafts est un bon point de départ. Et chez Share Dutch Design, vous trouverez une liste de créateurs textiles hollandais, mode, ameublement, arts appliqués, art contemporain, tous secteurs confondus.

Créatrices tricot
Là je dois avouer mon ignorance: les deux uniques créatrices tricot hollandaises (
knitting designers) que je connais sont en fait étatsuniennes. Debbie Stoller, qui a beaucoup contribué au regain du tricot parmi la jeune génération avec ses livres "Stitch and Bitch", a appris à tricoter auprès de sa famille néerlandaises. Nancy Marchant, originaire des Etats-Unis, qui vit et travaille à Amsterdam, est une obsédée du patentsteek ou brioche stitch auquel elle consacre son site. J'avoue que j'ai toujours trouvé les côtes anglaises moches, mais je suis intriguée par les différences entre brioche stitch, fisherman rib et autres variantes. Je testerai un jour.

J'ignore aussi s'il y a des magazines tricot aux Pays-Bas, mais Handwerken zonder Grenzen, la revue consacrée aux traditions textiles a l'air très intéressante et très bien fichue.

Traditions
Là non plus, je ne sais pas grand chose. Bon, je sais qu'on y tricotait des chaussettes et des pulls de pêcheurs, apparentés aux ganseys, mais c'est tout. Peut-être en saurai-je plus si je lis le dernier livre de Donna Duchunas, "Ethnic Knitting Discovery", consacré en partie aux tricots néerlandais.

Il me semble toutefois qu'aux Pays Bas on tricote plutôt en lançant (à la française) qu'en piochant (à l'allemande), même si la tricoteuse la plus rapide du monde, l'Hollandaise Miriam Tegels, est une "piocheuse". Il me semble aussi avoir entendu dire qu'on y tricote l'aiguille sous le bras, mais je n'ai pas trouvé confirmation. En tout cas, grâce à Berthi, je sais qu'on y tricotait autrefois à l'aide de manches à aiguilles (breischede), voir ici ou encore .

Un petit cadeau à celle qui devinera la prochaine destination de la blogtrotteuse en vadrouille!

2007-10-12

Layette: finis! nº 61 Presto chango et nº 62 Saartje's booties

Presto chango
Un petit pull très facile et rapide à tricoter, très économique aussi (le modèle est gratuit et il bouffe moins de 2 pelotes). Son originalité tient en son pan amovible. On peut en tricoter plusieurs avec des motifs ou des couleurs différentes et les remplacer selon l'humeur... ou les salissures (encore un pull-bavoir en quelque sorte). La créatrice a d'ailleurs publié une variante sur son blog.



Pas vraiment de modifs, mais comme mon fil était trop fin, j'ai suivi les indications en nombre de mailles de la plus grande taille (24 mois) et obtenu ainsi la largeur de la plus petite taille (6 mois), dont j'ai alors suivi les indications pour ce qui est de la hauteur. Et j'ai utilisé des perles en lieu et place des boutons.
À vue de nez, je dirai que ça taille sacrément petit (je ne vois pas le bébé énorme à qui je destinais le pull rentrer dedans) et que c'est plutôt du 3 mois que du 6 mois. Pourtant la créatrice réussit encore à habiller sa gamine de 24 mois avec la taille 6 mois!

Fiche technique du projet nº 62
Nom: Presto chango
Patron: Presto chango de Shoelessval pour Jimmy Beans Wool
Fil employé: Lia merina de chez Lia Knits
Composition: 50% baby alpaca 50% mérinos
Coloris: lila
Quantité: 2 pelotes de 50 g / 120 m
Aiguilles: droites 5 mm
Commencé mi-septembre 2007, fini 12 octobre 2007.

Saartje's booties
Comme beaucoup, j'ai craqué sur les petits chaussons que Saartje a publiés sur son blog. J'avais prévu d'attendre qu'elle publie les indications pour la version à fleur, mais un petit garçon de mon entourage m'a servi de prétexte pour tricoter la version à brides croisées.
Mes modifs: J'espérais obtenir du 3 mois en prenant un fil plus épais et des aiguilles 3,5 mm. En vain: la petite taille en 3,5 mm ça doit faire du 1-2 mois à tout casser (en 2,5 mm ça doit être vraiment minuscule, limite taille préma).
Sinon, mes modifs ont surtout visé à rentrer moins de fils à la fin (avec la méthode indiquée, ça doit faire dans les 10-14 fils par chausson) tout en ayant des brides bien symétriques et dans le bon sens. Après avoir testé plein de montages différents, j'ai réussi à ne rentrer que 6 fils par chausson avec un "cable cast-on" et en faisant une boutonnière avec un jeté. Ce qui m'a obligée à utiliser des boutons tout ronds au lieu des boutons marrants que j'avais prévus. Pour les prochains, je garderai mon montage mais je ferai les boutonnières conseillées (ça fera 8 fils à rentrer par chausson, ça va encore).
J'ai obtenu des coutures bien plates, sans le moindre bourrelet, avec la méthode du zigzag directement entre les bords du point mousse (j'ignore le nom officiel de cette méthode).



Fiche technique du projet nº 61
Nom: Saartje's booties
Patron: Saartje's booties (pdf)
Fil employé: Lopo Xavier Phoebus
Composition: 100% laine superwash
Coloris: 69 et 70
Quantité: un quart de pelote 50 g de chaque couleur
Aiguilles: droites 3,5 mm
Commencé début octobre 2007, fini début octobre 2007.

2007-10-07

Fashion et contrefashion: les avatars d'un pull Pringle

Lors des défilés automne-hiver 2006-2007, une tunique évasée à encolure ronde couverte de torsades transversales de chez Pringle of Scotland avait tapé dans l'oeil de plus d'une tricoteuse. Les plus courageuses avaient même entrepris de reconstituer le patron pour le tricoter. L'industrie du prêt-à-porter l'avait reperée aussi et bientôt les copies ont fleuri sur les portants. Un an après, ce pull n'en finit pas de susciter des émules: c'est au tour des filatures de l'accommoder dans leurs catalogues. Je me suis livrée au jeu consistant à en retrouver le plus grand nombre. J'en suis à 15 (grâce à Laurence) 14 13 (grâce à Christelle) 12. Qui dit mieux?
màj: À moins de tomber sur une copie particulièrement intéressante, je crois que j'arrêterai le décompte à 15.

Les VO chez Pringle of Scotland automne-hiver 2006-2007


version pull (en vente ici pour 1.200 €) et version cardigan (1.300 € ici)

En cliquant sur le site de vente vous pourrez voir des photos agrandies. Le cardigan a beau coûter 1.300 euros, je trouve qu'il a l'air déjà tout détendu comme si la tunique, trop lourde, tirait sur l'encolure. À moins que ce ne soit le mannequin qui ait tiré sur le bord pour l'allonger le jour où elle avait oublié de mettre une culotte.
À noter que cette année, Pringle refait des encolures rondes à grosses torsades transversales, soit en tant que partie intégrante d'un pull soit sous forme de mini-pèlerine indépendante, cf. le défilé automne-hiver 2007-2008.
màj: Merci à LaSof qui me signale que le Pringle 2007-08 a déjà sa copie! En effet, l'équipe de Für Sie, qui copie plus vite que son ombre, a dégainé un patron disponible gratuitement sur son site (en allemand).

Les versions prêt-à-porter de grande distribution


dans l'ordre: Victoria Secret (49 US$); Gap Maternity (64 US$); Old Navy (30 US$)

Les premiers à avoir pompé le modèle, ce sont bien sûr les industriels du prêt-à-porter de grande distribution: Victoria Secret, Gap, H&M, et compagnie. Je suis sûre qu'il doit y avoir d'innombrables versions de par le monde.
À noter: la forme tunique évasée a été reconvertie en robe de maternité chez Gap.

Les versions des tricoteuses

Là, je vous laisse cliquer sur les liens pour regarder les photos sur leurs blogs ou sites:
- Chunk in Bits, le cardigan VO reconstitué, écrit et tricoté par Miss Twiss (patron disponible gratuitement)
- Azalea, tricoté par Mimiknits d'après un patron fourni par sa prof de tricot
- Svetlana de Knitting Island a choisi, elle, de reconstituer la version Victoria Secret
- Jennifer Knits (patron en vente pour 25 US$)

Que je sache, la première à avoir tenté de tricoter le pull, c'est Miss Twiss. Elle a publié sa progression au fur et à mesure en expliquant toutes les étapes de cette opération de "reverse engineering", puis elle a décroché il y a quelques mois. Le regain d'intérêt pour le modèle l'a poussée très récemment à finir son entreprise et publier l'ensemble du patron, disponible gratuitement sur son blog.

Les versions des catalogues des filatures


dans l'ordre: Pingouin Brésil (gratuit); Lion Brand (3,95 US$)


dans l'ordre: Rebecca 34 (4,20 €), Classic Elite (gratuit en cas d'achat de laine)



dans l'ordre: Phildar nº 478 Spécial Twenty (5,30 €); Phildar nº 480 Tendances hiver 2007/2008 (5,30 €);


dans l'ordre: Bouton d'Or (6,50 €); Filatura di Crosa (prix à vérifier)

Là, on peut voir les différentes réinterprétations, plus ou moins ressemblantes, mais toutes indéniablement issues du même moule. Enfin, toutes sauf celle de Filatura di Crosa, qui est suffisamment différente pour qu'on puisse arguer qu'elle n'a rien à voir avec le pull Pringle. Ça se discute. Mais je l'inclus quand même, car je trouve intéressant de voir comment le choix de torsades très géométriques donne un pull d'esprit très différent, très éloigné des réminiscences celtiques, même avec une construction similaire.

Le mot de la fin: On pourra préférer une version ou l'autre, on pourra même panacher l'encolure de l'une avec la "jupe" de l'autre, mais force est d'avouer: tricoter ce pull coûtera à coup sûr moins que d'acheter l'original, mais sans doute plus que d'acheter une contrefaçon industrielle.
En tout cas, vu le nombre de pelotes que ce pull engloutira, autant économiser sur le patron: c'est gratuit chez Miss Twiss (en anglais) et chez Pingouin Brésil (en portugais) pour les polyglottes. Les autres devront débourser 5 € en moyenne.
Un conseil: ce pull est loin d'être seyant pour tout le monde alors ne vous embarquez pas dans l'aventure sans réfléchir à ce qu'il donnerait sur vous.
Moi personnellement, je me garderai bien de le tricoter, car le jour où je trouverai le courage de me mettre aux pulls torsadés, j'ai un tout autre style en tête.

P-S: J'ai eu l'idée de ce billet en parlant avec Sophie Frankestein lors d'un café-tricot début septembre (je m'étonnais qu'elle n'ait rien écrit sur le phénomène). Ce n'est qu'après que j'ai vu un billet similaire chez Olga Jazzy. Je lui ai emprunté la version de Svetlana que je ne connaissais pas. J'ai eu vent des versions prêt-à-porter sur le forum Craftster où plusieurs fils de discussion sont consacrés aux pulls Pringle et à leurs ersatz.

2007-10-04

Revue de presse automne 2007


màj 9 octobre: Le nouveau Ulla vient de sortir! Avec rien moins que 39 patrons! Dont 12 inspirés par le Kalevala. Moi, je craque surtout pour les moufles Daina, mais il y a aussi de belles torsades. Allez voir tout ça ici.
Merci à l'anonyme qui m'a prévenue dans les commentaires et aussi à Harpe pour sa précision sur les modèles Verena en français.


Presse "dématérialisée"
La bonne surprise: le Magknits d'octobre (bonne surprise, car j'avais trouvé août et septembre très bof). Il comporte deux modèles excellents: des chaussettes toutes en rangs raccourcis qui mettent bien en valeur les fils à rayures automatiques et une couverture à torsades irlandaises, assez impressionnante.
Et puis il y a aussi le Knitty d'automne, sorti mi-septembre. Je ne suis pas enthousiasmée, même si je trouve Muir, Henry ou Pecan Pie intéressants. Je regrette cette avalanche de pulls en fils handpainted et/ou variegated: gros pâtés garantis! Je préfère me rabattre sur les fabuleux articles techniques de Jenna Wilson.
Le 3ème numéro de Knit on the Net est paru. J'y aurais au moins appris l'existence de suaires en feutre!
J'attends maintenant la sortie des prochains We Love Crafts (imminente), The Anticraft (le 1er novembre, forcément) et Ulla (une finnophone connaît la date?). Et le deuxième numéro de Tejemanejes? Mystère. Je ne m'avancerai pas.
Comme prévu, Crochet Me laisse tomber le format revue et devient un site participatif (la SPIPeuse que je suis ne peut s'empêcher de remarquer qu'il tourne sous Drupal, qui revient en force dans le monde des SGC).
Changement de format aussi chez Whip Up, qui accepte maintenant les contributions externes et s'enrichit d'un forum.

Presse papier
L'artzine Knit Knit vient de sortir un livre, où on retrouve le gratin des artistes textiles et des créatrices tricot les plus inventives (voir la liste dans le lien plus haut).
On y retrouve Teva Durham et Nora Gaughan, qui ont une autre point commun: elles ont sorti toutes deux une collection spéciale pour une filature. Dans les deux cas, leur créativité y est bridée et très adoucie par rapport à ce qu'elles publient ailleurs (les filatures visant sans doute un public plus large). Néanmoins, le vol. 1 de Nora Gaughan pour Berroco, où l'on reconnaît quand même sa patte, l'emporte sur le vol. 1 de Teva chez Tahki, assez décevant.
J'avais déjà mentionné les numéros d'automne de Rowan, Vogue Knitting, et autres Interweave Knits (déjà épuisé!) dans ma précédente revue de presse. Je me contenterai donc d'ajouter que Phildar, toujours aussi prolifique, continue à sortir des catalogues automne-hiver et de signaler l'excellente cuvée 34 chez Rebecca, malgré un ensemble stupéfiant pour qui n'a pas de sang bavarois dans les veines: une culotte à torsades vert anis à porter sur un collant ajouré framboise!
Et puisqu'on est en Allemagne, restons-y. Cet été, il semblait que Burda avait décidé de supprimer Anna et Verena (je sais tout sur la presse tricot allemande grâce à un blog argentin, Hadas y flores; marrant, non?). En fait, il semblerait que Anna et Verena ont été reprises par Vikant Crafts, une joint venture entre Burda et Vikant. Hélas, ce changement de mains de la revue-mère en Allemagne s'est accompagné d'une nouvelle distribution en Espagne (Atheneum remplaçant Aurum). Et j'apprends la mauvaise nouvelle sur mon forum Ibérica de punto: ce nouveau distributeur a décidé d'arrêter l'édition espagnole et le Verena d'automne sera donc le dernier. Un beau paradoxe en plein regain du tricot outre-Pyrénées.
màj: Ça fait belle lurette que l'édition française de Verena a bu la tasse, mais, comme le souligne Harpe dans les commentaires, les modèles Verena sont parfois repris en français dans la revue Fait main.

Podcasts
Ça fera bientôt un an que j'ai abandonné la prétension de faire une liste exhaustive des podcasts tricot. Il y en a tout simplement trop et puis on trouve maintenant chez Ravelry une liste assez complète. Je tiens néanmoins à saluer l'apparition du premier podcast tricot en espagnol: En punto.