2005-01-05

Reprenons

J'ai passé les derniers jours de 2004 et les premiers de 2005 clouée au lit avec 39º de fièvre. Pas grave, cette année, de toutes façons, le charmant spéculateur immobilier qui a racheté l'immeuble où j'habite m'avait privée de fêtes. Je n'ai pu rejoindre ma famille et, au lieu de cadeaux, réveillons et autres, j'ai eu des convocations au tribunal, des rendez-vous chez l'avocat, etc. à n'en plus finir. De toutes façons, je ne suis pas très flonflons de Noël et puis, même si me retrouver à la rue sans vrai boulot en vue n'est pas une perspective très réjouissante, il y a pire. Alors, on verra bien. Le premier procès est pour le 13.

Mais bon, on est ici pour causer tricot, non? Justement, pas de grandes avancées à raconter. Je me suis alitée en me disant: "Chouette, je peux bloguer et tricoter sans culpabiliser", mais mon état était si piteux que je n'ai rien pu faire.

Le 27, j'avais pourtant repris Anouk, encouragée par une rencontre tricot improvisée. J'ai enfin fait la connaissance de Sabine et de ses chaussettes, mais Marta, coincée par la neige dans la banlieue montagneuse de Madrid, nous a fait faux bond.

Le 28, lors d'une de mes sempiternelles visites à Gerencia Municipal de Urbanismo pour accumuler des infos en vue du procès, j'ai éclaté de rire. Entrer dans une administration à Madrid, ça veut dire: passer sous un portique-détecteur de métaux, faire scanner ses affaires, montrer ses papiers à la réception, recevoir un badge d'identification à porter sur la poitrine tant qu'on n'est pas sorti... Mais voilà la tête du badge ce jour-là:



Pourquoi? Parce que le 28 décembre, on fête les Saints Innocents et qu'en Espagne, c'est l'équivalent du Premier Avril. On fait des "inocentadas", c'est-à-dire des blagues dont la plus classique consiste à accrocher un bonhomme dans le dos de quelqu'un sans qu'il s'en aperçoive (comme les "poissons d'avril", quoi). Commémorer le massacre d'un tas de nouveaux-nés ainsi est une preuve de notre sens de l'humour noir, j'imagine. De toutes façons, à Noël, les Espagnols, nous nous souhaitons "¡Felices pascuas!" (joyeuses pâques!), alors il ne faut pas chercher à comprendre.

Ma seule concession aux fêtes de fin d'année, ça:



Depuis plusieurs années déjà, je me simplifie la vie. Je n'offre qu'un seul cadeau à ma famille (qui n'habite pas en Espagne), mais il s'agit des meilleurs turrones de Madrid, poursuivant ainsi la tradition de la famille de ma mère chez qui il n'y avait pas de Noël sans turrones de Casa Mira, même pendant les pires années de l'après-guerre (où ils n'en mangeaient pas, mais en achetaient un petit morceau pour les visites).

Demain, c'est la Fête des Rois. Le jour où les Rois Mages apportent aux enfants espagnols qui ont été sages des cadeaux et à ceux qui ont été méchants du charbon (en sucre). Moi, j'espère avoir mon cadeau le 13: gagner le procès et pouvoir tirer quelque chose de positif de tous les trucs négatifs que je vis depuis quelques mois. Ai-je été assez sage pour le mériter? J'ai réussi à ne pas étrangler le spéculateur immobilier, ça devrait compter, non?

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