2008-06-18

Revue de presse: et en français?

En français, il y a eu bien sûr La Pelote, mais hélas cette initiative n'a jamais dépassé le numéro 1. Il y a quelques mois, il a été question de relancer ce projet de webzine tricot francophone. Marie de Pièce montée a fait un appel en ce sens et Sophie de La Pelote a créé un blog pour rassembler les volontaires. Je relaie tardivement cette information, je sais, mais mieux vaut tard que jamais. J'ignore où ça en est, mais maintenant que l'été approche, c'est peut-être le moment de mettre au propre ces notes relatives à un modèle de votre création et de les envoyer à Sophie. Ou alors de lui proposer vos talents de graphiste, webdesigner ou rédactrice. Alors un numéro 2 de La Pelote pour bientôt?

Quant à la balladodiffusion tricotique en français, Niqui avait vainement tenté de faire un podcast collectif, les Papotes du rond, et il y avait eu quelques fichers son à droite à gauche sur quelques blogs, mais il me semble que c'est à peu près tout, sauf oubli de ma part.
Cette lacune est maintenant réparée avec Pastagalaine, le podcast de Nacreline. Après un numéro 0 d'introduction, déjà le numéro 1 avec une interview de Nancy Bush en exclu. Allez vite les écouter!

Et puis j'attends avec impatience le podcast que Marie nous promet depuis quelque temps.

2008-06-14

La fièvre acheteuse me file des boutons

J'ai vraiment honte! Outre mon "stash" de laines, je me retrouve à présent en possession d'une planque de came de boutons, d'une cache d'armes de boutons, d'un stock de céréales accumulées par des spéculateurs pour faire grimper artificiellement les prix sur le marché mondial et puis après dire que c'est de la faute de la Chine et autres pays émergents; d'ailleurs c'est super-pratique: en ce moment tout est de la faute de la Chine, car nous n'avons jamais été en guerre avec l'Océanie, nous avons toujours été en guerre avec la... euh, je m'égare de boutons. Mais c'est pas moi, moi je voulais pas, je vous le jure; tout ça, c'est la faute à la Chine à Forecast.

Tout avait bien commencé pourtant. Munie de l'excellente carte aux boutons mise au point par Sophie Frankenstein, j'avais bon espoir de trouver facilement de quoi boutonner mon Forecast.

Et j'ai trouvé du premier coup les boutons parfaits à la Droguerie. Problème: il n'en restait plus en argenté et la version cuivrée jurait avec ma laine. Je me suis rabattue sur les ajourés à motifs vaguement celtiques: mauvaise pioche, trop petits ils glissaient hors des boutonnières. Pas découragée, je m'incline alors vers les ajourés ovales: parfaits en hauteur, ils sont trop étroits et ne cachent pas la déformation de la boutonnière.

Zut! Je reprends la route, quadrillant tout Paris. Une mercerie, deux merceries, trois merceries... Ici ou là, mes poches se lestent de 11 petites rondelles percées. En métal, en plastique, en bois... Mais après essai, ça cloche toujours.

Infatigable, je poursuivis ma quête. Quatre merceries, cinq merceries, six merceries... Soudain, le sang battit contre mes tempes, ma vue se brouilla, le sol se déroba sous mes pas... Quand je revins à moi, j'etais à Madrid et j'avais accumulé ça:


La honte! Ce fut un coup de sang, une poussée de fièvre acheteuse, une folie passagère (folie est le mot, car de nos jours les boutons coûtent les yeux de la tête!).

Quoi? J'en entends qui murmurent dans le fond: "pas de quoi fouetter un chat! j'en ai bien plus". Mais c'est que le lot ci-dessus est venu s'ajouter à un fonds préalable: les deux douzaines, rituelles dans toute boîte à couture qui se respecte, de boutons dépareillés récupérés sur les vêtements usés avant départ à la poubelle (absents sur la photo), mais surtout plusieurs tubes rafflés par une amie non-tricoteuse dans une mercerie qui fermait pour me les offrir.


Autant vous dire que je viens de me condamner à ne tricoter que des vestes et des cardigans pendant quelques années. Privée de pullovers, la fille!

Et le pire dans tout ça: il a fort à parier que tous ces boutons ont été fabriqués en Chine, car 80% des boutons vendus dans le monde seraient manufacturés à Wenzhou (dans le district de Qiaotou)*. Or c'est précisement à Wenzhou que l'économie de marché a redémarré en Chine. Alors la morale de cette histoire: l'hégémonie commerciale actuelle de la Chine, c'est la faute à quoi? Eh bien c'est la faute... aux boutons!

* Sources:
- China's button capital in Wenzhou
- Chinese 'Button Town' Struggles with Success
- Marc Boulet, Dans la peau d'un Chinois en Chine, 1988
- L'usine du monde à plein régime
- The tiger's teeth
- Les "second tier-cities" en Chine

2008-06-13

Revue de presse: cet été ça va twister!

Ça va twister! Car la grande nouveauté qui se profile à l'horizon août 2008, c'est Twist Collective. Sur leur site, le compte à rebours est enclenché avec une sorte de calendrier de l'Avent, mais pour en savoir plus, cliquez plutôt sur "advertise". Ce n'est pas indiqué, alors je précise: contrairement aux revues en ligne précédentes, elle ne sera ni gratuite, ni payante par abonnement. Plutôt une espèce de catalogue qui présentera des modèles gratuitement, mais pour télécharger les explications, il faudra payer.
À mon avis, la crise sur les droits d'auteur internet chez IWK (et ailleurs) et les réflexions sur la rémunération des créatrices de modèles tricot qu'elle a entraînée y est pour quelque chose dans sa création. Pas étonnant quand on sait qu'elles sont payées
grosso modo la même chose qu'en 1984 (source: Annie Modesitt) et qu'un simple calcul permet d'estimer ce qu'un modèle qui cartonne peut rapporter en vente directe sur le net.
En tout cas, ce projet très prometteur réunit du beau monde (y compris les grandes absentes des derniers IWK, quel hasard!), dont Kate Gilbert, Julia de Moth Heaven, Véronik Avery, Cookie A, Marnie McLean, etc. etc. etc.

Revenons maintenant à l'actualité des revues dématérialisées gratuites (il y en a encore, chouette!). Mais tout d'abord, deux petites précisions, car j'ai l'impression d'avoir été mal comprise la dernière fois:
1) Je considère un numéro comme réussi non seulement lorsqu'il contient des modèles qui me plaisent, mais aussi lorsqu'il est équilibré, lorsque sont représentés tous les types de vêtements ou d'objets, mais surtout toutes les techniques (un peu de jacquard, un peu de torsades, un peu de jours, etc.). C'est d'ailleurs Knitty qui m'a habituée à ça. Quand cette diversité manque, je suis toujours déçue.
2) Je note plus sec quand il s'agit de Knitty que d'Ulla. Normal, la première dispose quand même d'une pépinière de créatrices potentielles beaucoup plus conséquente. Je pardonne à Ulla certaines faiblesses, car je juge aussi son mérite.

En fait, la dernière fois, je ne critiquais pas Knitty, j'exprimais une inquiétude à son égard, inquiétude qui se confirme en feuilletant son numéro d'été: on ne peut nier une franche perte de vitesse. J'espère être détrompée en automne, mais j'ai ma petite idée quant aux causes et je ne suis pas rassurée.

Sinon, à part ça, dans les parutions récentes: un spécial "tout est bon dans le cochon" de The Anticraft, le 5ème numéro de Knit on the Net, le 2ème de The Inside Loop et le 2ème aussi pour Weavezine.

Et puis Ulla qui vient de nous sortir un supplément spécial, on dirait. En quel honneur? La journée mondiale du tricot? L'art d'accomoder les restes de pelotes et autres bouts de ficelle? Mystère, je ne cause toujours pas finnois.

Et puis, j'oublie toujours de parler de Black Purl dans les revues gratuites, car au départ elle était payante sur abonnement, mais ça fait pas mal de numéros qu'elle a l'air entièrement gratuite, alors j'essaierai de ne pas l'oublier à l'avenir. Dans son dernier numéro, on trouve entre autres les mitaines Vaasa de Danielle Kassner, qui mélange le tricot et le crochet suivant avec une technique finlandaise.

Quant à Knotions, pas encore de premier numéro, mais déjà du contenu: des articles techniques fouillés, un cache-coeur et puis des patrons orphelins de chez Magknits republiés sur leur site.