2008-04-30

Revue de presse: Interweave Knits et Piecework

[Note du 13-6-2008: Je poste ce message et le précédent avec plus un mois et demi de retard par rapport à leur date de rédaction. Un nouvelle revue de presse arrive sous peu, avec des nouvelles plus fraîches.]

Chouette, je peux enfin dire du bien d'Interweave Knits, après avoir vu l'avant-première du numéro de cet été. Ça me manquait.
Bon, tout n'est pas parfait. Pour la 3ème fois consécutive, on nous inflige une palette saumonée (
"Summer Greenery" indeed!), qui personnellement me fait me sentir toute barbouillée. Et l'absence de certaines habituées me chagrine.
Mais il y a enfin un retour de la variété dans les formes des vêtements et surtout dans les techniques employées (quasiment pas de torsades, jugées trop hivernales, sans doute, mais pleins d'approches différentes de la couleur et de la texture).
Question mannequins, ça s'est amélioré aussi, et comment! Ils doivent être télépathes chez IWK parce qu'ils m'ont piqué mon mannequin vedette (imaginaire). En effet, il y a quelque temps, je m'étais amusée à me faire une liste des tricoblogueuses que je choisirais comme mannequins pour un livre ou un magazine et la sublime Parikha venait en tête. Du coup, ça ne m'a pas vraiment étonnée de la retrouver dans ce rôle ici.
Bref, la barre a été redressée après deux numéros affreux. J'espère qu'IWK saura garder ce cap et nous préparer un superbe numéro d'automne.

Interweave publie aussi une excellente revue consacrée aux ouvrages d'aiguilles (en général) dans une optique traditions et histoire: Piecework. L'espace qui y est consacré au tricot y grandit sans cesse. Leur numéro de janvier-février 2007 était un spécial tricot. Bilan: épuisé en un temps record! (D'ailleurs, si quelqu'un veut bien me vendre un exemplaire, je suis preneuse: j'ai essayé en vain de l'acheter l'année dernière.) Cette année, re-belote et avec le même résultat (sauf que le numéro de janvier-février 2008, j'ai pas traîné pour l'acheter).
Leur dernier numéro (mai-juin 2008) est consacré à la dentelle, dans son sens le plus large (fuseaux bien sûr, mais aussi crochet, tricot ou frivolité). Et devinez qui fait la couv'? Le tricot bien sûr. Bon, je laisserai pour un autre jour le débat linguistique (je trouve ça totalement abusif d'appeler ce genre de motif ajouré de la "dentelle", même en anglais, langue qui n'a pas vraiment un mot pour "ajouré"). Malgré le fait que le style Orenburg ne m'attire absolument pas, je sens que je vais encore craquer pour un Piecework. Pourquoi? Pour cet article, pardi:

A Lace Fan to Knit & Knitted Lace Fans by Deborah Robinson
The author has adapted fans as a medium through which to display her work; she offers instructions for creating your own knitted lace fan.

PS du 13-6-2008: Je n'ai pas encore le Piecework mais j'ai déjà mené mon enquête sur les modèles et les prix des varillajes para abanicos, je l'avoue.

2008-04-18

Finis! nº 60: Fake Isle hat et nº 64: Latvian hat

C'est justement sur Magknits que j'ai trouvé le modèle "Fake Isle hat" (maintenant disponible sur le site de l'auteure, Spunky Eclectic). Feignasse que je suis, j'aimais bien l'idée de jouer sur les fils à rayures automatiques pour faire un pseudo motif Fair Isle, mais je n'aimais guère les losanges de l'original. J'ai repéré sur Ravelry la version de rubishknitter et j'ai suivi sa grille à la place pour le motif principal. J'ai aussi modifié les diminutions tout à la fin pour un sommet plus arrondi et pas en forme de tétine.

Le bonnet est trop petit pour moi mais il a trouvé preneuse. C'est tout le problème du jacquard à fils tirés, je trouve: les variations d'échantillon sont très idiosyncrasiques, car les unes "jacquardisent" bien plus serré qu'elles ne "jerseyent", et les autres, c'est tout le contraire. Quand on suit un modèle, impossible de prévoir le résultat sans échantillonner directement en jacquard, or, selon l'adage bien connu (bien connu des feignasses, s'entend), pour un bonnet, l'échantillon, c'est le bonnet lui-même.

Fiche technique du projet nº 60
Nom: Fake Isle hat
Patron: "Fake Isle hat" de Spunky Eclectic
Fil employé: Lia merina de chez Lia Knits et Millecolori de chez Lang
Composition: 50% baby alpaca 50% mérinos et 50% laine 50% acrylique, respectivement
Coloris: 1301 (corteza) et 924 respectivement
Quantité: 1 pelote de 50 g / 120 m et 1 pelote de 50 g / 92 m respectivement
Aiguilles: circulaires et double-pointe 5 mm
Commencé mi-septembre 2007, fini 12 octobre 2007.

Le problème s'est reposé quand j'ai tricoté le Latvian hat de The Knitting Process. J'ai suivi ses indications quant au numéro d'aiguilles et je me suis retrouvée avec un tricot tellement dense qu'il ressemblait à du tissage. J'ai pourtant persévéré car je venais de souffrir le martyre en tricotant du fil Habu soie/acier très très très déjaugé et je trouvais jouissif de tricoter aussi serré. Et puis, j'ai tricoté ce bonnet avec une arrière-pensée: je voulais m'inspirer de sa construction démarrée par le sommet pour mon couvre-chignon "Hasta el moño") et la texture quasiment hermétique convenait tout à fait à mon projet (impossible pour les cheveux de passer à travers les mailles).
Du coup, bien évidemment, le bonnet est beaucoup plus étroit que prévu, mais surtout beaucoup plus court. J'aurais pu le rallonger en extrapolant le motif, mais j'en avais assez de m'user les yeux à suivre la grille (j'aurais mieux fait de perdre une demi-heure à la refaire tout au début plutôt que de la déchiffrer telle quelle et perdre beaucoup en confort et vitesse tricotiques).

Un adulte peut enfiler le bonnet au prix d'un mal de crâne carabiné dans les heures qui suivent. Disons que c'est une taille 6-8 ans, mais sur un enfant un bonnet qui ne couvre pas les oreilles a vite un look de calotte confessionnelle. C'est assez amusant d'ailleurs: avec, l'un de mes neveux a l'air de s'être échappé d'une yeshiva de Poméranie et l'autre du souk de Samarcande (un vrai petit Ouzbekh!).

Bref, un bonnet qui aura du mal à trouver preneur, mais qui m'a permis d'apprendre plein de trucs, notamment à tricoter des tresses lettones (Latvian braids). Je n'y suis pas arrivée avec les indications fournies d'ailleurs, mais en suivant les explications du livre Latvian Mittens (heureusement que Forney a fini par réouvrir!).

Fiche technique du projet nº 64
Nom: Latvian hat
Patron: Latvian hat de The Knitting Process
Fil employé: Trianon de chez Lopo Xavier
Composition: 100% laine
Coloris: 67 (grenat) et 65 (gris)
Quantité: 1 écheveau de chaque couleur
Aiguilles: double-pointe 2mm
Commencé en novembre 2007, fini en février 2008.

2008-04-11

Revue de presse: requiem pour Magknits

Magknits n'est plus. Elle n'est pas éteinte paisiblement d'inanition comme d'autres revues tricot dématérialisées avant elle; elle a disparu ("disparu" est le mot!) brutalement et sa fin violente éclabousse le petit Landerneau tricotique.

D'un côté, je comprends le ras-de-bol de Kerrie, mais de l'autre je regrette qu'elle ait choisi la suppression pure et simple sans les sommations d'usage, mettant ainsi dans l'embarras aussi bien les lectrices que les créatrices qui lui avaient confié leurs modèles. J'en ai lu juste assez pour me mettre au fait des circonstances ayant précipité la fin: je me moque de savoir si les critiques étaient fondées ou pas, mais l'acharnement à son égard n'est pas beau à voir et ça me rappelle pourquoi je ne frécuente plus guère les forums tricot.

J'en profiterai pour remercier ici Kerrie et ses collaboratrices du travail fourni pour publier cette revue. Magknits était une revue à la qualité irrégulière (pas étonnant: c'est la seule qui avait choisi la gageure d'une parution mensuelle), mais en 4 ans elle nous a offert quelques pépites de taille. Sa disparition laisse un grand vide, un goût amer et quelques leçons.

Vous pouvez toujours essayer de récupérer les modèles (du moins les textes, plus rarement les images) qui vous intéressaient dans le cache des moteurs de recherche (mais seulement pour quelques jours encore)[màj: trop tard!], sur archive.org (pour ceux qui ont plus de 6 mois) ou éventuellement (et pas toujours gratuitement) sur les sites des créatrices qui ont choisi de les republier. Et rappelez-vous: rien n'est éternel sur internet, alors à l'avenir téléchargez les modèles au lieu de les sauvegarder sous forme de signets.